27 novembre 2012

ouille! (ça rime avec ... citrouille)

Suis-je devenu un vieux con bougon? J'ai déjà posé la question je crois (et j'en vois au fond qui - le sourire en coin - proposent déjà une réponse ... ;) ...).

Je reviens de festival. Comme d'un autre il y a un mois, et un autre il y a un mois de plus, sans compter des dédicaces sur la journée passées ou à venir très bientôt. Et des gros festoches, en plus, de ceux où beaucoup aimeraient être: Saint-Malo, Blois par ex. Un festoche c'est un peu la cours de récré: le moment où on "valide" son boulot, confronté aux lecteurs qui ont aimé ou pas, avec qui on discute du fond, de la forme, de la vie; le moment où plein les bottes on va se réjouir de boire un coup avec les copains et faire connaissance avec d'autre; le moment d'écouter les expériences, d'échanges des rumeurs ou des techniques; le moment de placer un projet pourquoi pas, de rencontrer un scénariste avec qui on aimerait bosser, de ré-insister sur des projets déposés chez les éditeurs mais pas forcement encore validés, bref, le moment de ne pas se faire oublier d'une certaine manière. Mais c'est aussi un moment de fourmillement dans tous les sens, dans une excitation parfois sereine parfois teintée de l'énervement de lecteurs, de libraires ou de festivaliers, et je m'aperçois que mon seuil de saturation s'atteint de plus en plus vite, comme quand dans un mariage surabondé, les échanges avec chacun ne durent en moyenne que 5 mn. Et ce même si après coup, je me dis que j'ai bien fait d'aller là ou là parce que les discussions même brèves ont amené soit un vrai projet soit des idées.

On en revient aussi en prenant la température du "milieu" et je ne peux m'empêcher de penser que tout ne va pas bien. Même s'ils ne sont pas légions, je croise de plus en plus de gens qui veulent arrêter, et pas les moins expérimentés en plus ... pour des raisons diverses et pas forcement uniquement ou directement lié à une morosité ambiante qui s'installe depuis quelques années. J'entends aussi les éditeurs se chercher: les lignes éditoriales bougent sans trop savoir où il serait rassurant d'aller; on regarde ce qui marche chez les uns et on se dit qu'il serait bon de faire pareil, visiblement les projets qui leurs parviennent seraient non seulement moins nombreux mais de moindre qualité; et on se dirige vers des conditions financières qui se dégradent sensiblement pour les auteurs, la généralisation du modèle du "forfait" tentant de plus en plus d'éditeurs ... ce qui ne veut pas forcement dire que le prix de planche va diminuer mais je suis convaincu qu'il aura du mal à augmenter globalement. ... et déjà que ...

D'un autre côté les choses bougent. Les plus imaginatifs à mon sens restant les auteurs eux-mêmes, et les plus férus d'informatiques aujourd'hui, ce sont eux qui commencent à proposer de bonnes idées, de la bidouille, etc. ... et pas forcement dans l'optique d'avoir un éditeur derrière: c'est le cas par exemple avec la naissance d'initiatives comme la Revue Dessinée, Professeur Cyclope, Mauvais Esprit ... "L'imagination au pouvoir"? Il me semble qu'il y a un peu de ça dans l'air du temps. La morosité ambiante serait-elle favorable à des auteurs décomplexés, je crois que oui. Le salut ne peut venir que des auteurs de toute façon, j'en suis intimement persuadé: Emmanuel Lepage me disait que pour lui il était plus que temps que les gens fassent ce qui leurs tient le plus à cœur, ... la période de la sincérité. Quoi de plus simple comme principe non?

Alors: hauts les cœurs! ... ouille! ;)

7 commentaires:

Partage de photos facile a dit…

Le mieux pour comparer c'est de dessiner sur les deux tableaux.

A.DAN a dit…

explique!

Nico a dit…

Mais pour un auteur décompexé, s'essayant à d'autres voies, combien d'autres à 2 doigts de jetter l'éponge vues la descente folle des prix à la planche. Le pire est ceux qui ont des BD historiques à faire, avec un gros travail de documentation, une fois cette recherche de docs terminées, et le temps passé / perdu, reste plus d'argent pour faire les planches!!!

A.DAN a dit…

Je ne dis pas le contraire Nico: je suis même dans ce cas, à savoir des trucs engagés et pas le temps de faire le fameux "pas de côté" ou plus simplement le temps de s'essayer à se perfectionner, temps loin d'être "rentable" évidement. On est souvent restreint à faire non pas vite et bien mais au mieux.

Ceci dit je me demande vraiment s'il est utile de se plaindre (même si le mot est un peu fort). je ne sais comment dire ... Je pense qu'il est intéressant de voir ce qui bouge, et essayer de se dire qu'il y a des choses intéressantes dans ce mouvement, artistiquement et financièrement ...

Kmel a dit…

On est souvent restreint à faire non pas vite et bien mais au mieux !
je l'aurai pas dit mieux moi même tant celà respecte ma pensée actuelle, au mieux, vu qu'il n'y a pas les moyens de faire "bien", la est le vrai écoeurement !!!!!

chandre a dit…

Hello.
Tes pensées me semblent tout à fait juste. Ayant fait un saut à Saint-Malo lors de la dernière édition, j'en suis reparti avec le même sentiment.
Et mon chemin ne reste dorénavant plus tracé "que" par rapport à la bd. Pas que j'abandonne car c'est viscéral, mais je me dis que ce n'est pas la seule façon de s'exprimer en dessin.
On verra à l'avenir ( ou à l'autopsie!).
Allez, salut.
Et n'oubliez pas: "MÊME PAS MORT!"

A.DAN a dit…

oui "même pas mort!" Je plussooie!!! ;)

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